Sunday evening



C'est vers 17h, chaque dimanche soir, que ma soirée commence, assis sur mon canapé. Je choisis alors un programme à la télévision.

Ce soir là, le réalisateur a posé mon oeil dans une boite aux lettres. Voici les trois courts-métrages que j'ai visionnés.
Le premier racontait l'histoire des Champs-Elysées.
L'image était très lumineuse, très bleue, sûrement un effet des arbres décorés pour les fêtes.
Le cadrage était très intéressant aussi, puisque le point de vue était fixe. On ne gardait les personnages à l'écran qu'un cours moment, le temps de quelques pas descendant les Champs, timides, agités ou allongés, chacun laissant une trace un cours instant sur le sol mouillé.
La scène n'a pas duré longtemps, peut être pas assez, car on prend vite goût aux ballades parisiennes. L'image s'est alors arrêtée avant de laisser place au second film, immortalisant à l'écran trois chevilles, habillées en Gola, en Clarks et en *art.

Le second, lui, affichait une image en noir et blanc. J'ai de suite compris que le réalisateur avait fait le choix de perdre les couleurs. Et il n'y perdait pas; le décors était remarquablement mis en évidence: les poutres, le bar, l'escalier en bois, la bibliothèque derrière la porte d'entrée... Il ne manquait plus qu'un Chartreux au coin d'une cheminée.

La scène se passait dans le salon d'un appartement parisien cette fois. Il faisait nuit, la fenêtre était ouverte et le froid de l'hiver caressait les visages de trois personnages. Les deux jeunes, reçus par une femme qui n'avait pas veilli, étaient assis sur le canapé, une couverture sur les genoux. Peu importe ce qu'il s'est dit : chacun a pris la parole. Chacun a écouté. Chacun a souri. Un moment apaisant et authentique.

Le troisième, un peu plus court que les deux précédents, présentait une image volontairement brouillée, de sorte que l'attention porte sur la bande sonore. Cette fois ce n'était pas le lieu qui comptait, c'était les rires que ces trois jeunes échangeaient. Des rires non retenus qui occupaient toute la salle.

Une fois ces trois courts-métrages finis, j'ai finalement cherché le point commun à ces trois histoires. Il y en avait forcément un, le hasard n'existe pas pour un réalisateur.
Et soudain j'ai compris. Le point commun, c'était nous, dans la boîte aux lettres.
^^

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