Le gâteau au chocolat

Bien sur que nous étions là aujourd'hui, chez toi, pour toi.

Papa a garé la voiture dans la cours. Maman tenait les fleurs à l'avant. Et moi j'attendais que ma soeur m'ouvre la porte condamnée pour sortir. J'ai alors tapé deux fois à la porte, et nous sommes entrés tous les quatre. Il y avait quelques fleurs sur la table de la cuisine, fraichement cueillies.

Pendant que les invités t'embrassaient, moi, discrètement, j'ai déposé un autre petit paquet, à côté de ceux déjà présents sur la table basse du salon, à côté de laquelle le petit chien blanc roupillait. J'ai ensuite retrouvé la cousine. Mais sagement, très sagement, pas de chahut aujourd'hui!

Nous nous sommes installés à table. Tu avais cuisiné les légumes du jardin. Le repas était bon ; bonne cuisinière que tu es, tu nous avais mijoté nos plats préférés.

Et puis est venue l'heure du dessert. Pépé a posé devant toi le gâteau au chocolat. Tu souriais devant tes 80 bougies, même si tu n'en sentais que la chaleur. Tu souriais. Tu as demandé à tes petits-enfants de t'entourer pour souffler. Alors je me suis approché. Et tu souriais encore. Tu me souriais. Car tous les deux on savait. Toi et moi, à côté, c'était tout ce qui comptait.

Puis tu as soufflé. Et ton souffle a tout emporté : tes invités, ton petit chien, ton bouquet de fleurs, tes paquets, ton repas ... il ne restait plus que moi, face à la vitrine du boulanger, devant ce gâteau au chocolat.

^^